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TOULOUSE

> Retour sur la conférence du 16 novembre 2016 à Toulouse

Intervenants

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Conférence : 

LES EFFETS DU VIEILLISSEMENT SUR LE COMPORTEMENT ALIMENTAIRE

Orateurs : 

Gaëlle Soriano Diététicienne au Gérontopôle de Toulouse 

Aurélia Ryckebusch Les Menus Services 

Caroline Compiston Garros et Virginie Mallein Nutrimania

Sébastien Marty Objectif Confort

Qu’est ce qu’un bon comportement alimentaire ?

Adopter un bon comportement alimentaire c’est avant tout prendre conscience que les besoins nutritionnels évoluent au rythme de l’avancée en âge.
C’est arrêter de croire qu’il soit normal de manger moins, de perdre l’appétit et de maigrir en vieillissant.
C’est comprendre son corps qui vieillit, ses besoins et ses alertes.

 

Adopter un bon comportement alimentaire c’est, quelque soit l’âge, prendre soin de soi, en absorbant un certain nombre de nutriments indispensables à son organisme pour conserver son poids de forme.
Une bonne hydratation et une activité physique quotidienne contribuent au bon comportement alimentaire.

 

Un comportement alimentaire non adapté impacte-t-il le vieillissement ?

Oui. De nombreux travaux mettent en évidence le rôle déterminant de la nutrition pour préserver son autonomie le plus longtemps possible.

Cependant, l’essentiel a retenir est que le phénomène du vieillissement a lui-même un impact sur le comportement alimentaire des séniors.
Des études montrent qu’une grande majorité des personnes qui vieillissent adopte des comportements alimentaires inappropriés aux changements physiologiques de leur organisme.

 

Ces études dénoncent la prévalence élevée de la malnutrition et de la dénutrition chez les personnes âgées.

Pourquoi la malnutrition et la dénutrition touchent-elles autant de séniors ?

Le processus du vieillissement entraîne une diminution des réserves physiques, des modifications physiologiques, une altération des sens, une diminution des capacités cognitives, ainsi que des modifications sociales.

 

Le vieillissement entraîne des modifications de l’organisme qui, sans bonnes attitudes nutritionnelles ni surveillance, peuvent entrainer un déséquilibre alimentaire pouvant aboutir à un état de fragilité et de vulnérabilité propice à l’apparition de maladies, d’infections et de troubles nutritionnels comme la malnutrition et la dénutrition.

 

La malnutrition et la dénutrition sont la conséquence des comportements alimentaires non adaptés au processus du vieillissement.Perdre l’appétit, manger peu, ne pas avoir la possibilité de varier ses aliments doivent être des signes d’alerte et non un comportement normal dû au vieillissement. Les troubles nutritionnels sont causés par une méconnaissance d’un corps qui vieillit et par conséquent, d’un manque de conscience des facteurs de risques encourus par un comportement alimentaire qui, en apparence, semble tout à fait normal.

 

Quels sont les facteurs de risques de malnutrition et de dénutrition observés chez les séniors ?

Les troubles alimentaires observés chez les personnes vieillissantes sont multi-factoriels.
 

Quatre principaux phénomènes sont en cause

1/ Les bouleversements de la vie quotidienne :
Une contrariété, une chute, un décès, une hospitalisation, un changement de vie impactent l’envie et le plaisir de se nourrir. Les séniors sont les plus vulnérables face à ces bouleversements.

2/ Les habitudes et préférences alimentaires.
La sélectivité alimentaire due à des habitudes socio-culturelles et à des préférences alimentaires peut altérer l’équilibre nutritionnel.

 

3/ Les effets gênants à la nutrition :
Les régimes restrictifs, les pathologies chroniques, la prise de médicaments sur le long cours, les syndromes dépressifs, la diminution de la perception sensorielle (goût et odorat), la dépendance pour les actes de la vie quotidienne comme « faire ses courses », « préparer des repas » et « se nourrir » peuvent troubler le comportement alimentaire des séniors.

4/ Les effets gênants à l’absorption :
Les troubles bucco-alimentaires, les troubles de la déglutition, certains handicaps…

La situation de vie a-t-elle un impact sur le comportement alimentaire des séniors ?

Oui, si l’on compare les données obtenues par différentes études sur la dénutrition des personnes âgées, on peut observer une gradation du risque de dénutrition en fonction de la situation de vie et du niveau de dépendance.


En effet, si la proportion d’individus dénutris oscille entre 4 à 10% pour les personnes âgées vivant à domicile ; elle varie entre 15 à 38% pour les personnes âgées institutionnalisées, et peut atteindre 30 à 70% des personnes âgées hospitalisées*.
(*données chiffrées HAS – 2002)


En outre, il a été signalé que dans population des personnes âgées recevant une aide à domicile pour les repas, cette prévalence augmentait de 46% (étude AUPALESENS)

Ces chiffres mettent en avant le lien étroit qui existe entre la perte d’indépendance et la dénutrition : plus la personne vieillissante perd de son autonomie, plus elle se prédispose au risque d’un état de dénutrition.

Un Silver Apéro, dans quel but ?

Si l’on considère qu’en France, la population des personnes âgées de plus de 60 ans devrait représenter 1/3 de la population d’ici 2050, et que le nombre de personnes dépendantes ne cesse d’augmenter, la prévention du risque de dénutrition chez la personne âgée apparaît comme un enjeu essentiel.

S’intéresser aux comportements alimentaires des personnes âgées puis présenter des solutions opérationnelles à destination des séniors est, par le biais d’un Silver Apéro, un moyen supplémentaire de réfléchir ensemble à des actions à mener sur le terrain pour prévenir ce fléau grave mais évitable qui touche les séniors de notre région Occitanie.

Même si la dénutrition est plus fréquemment observée lors d’une hospitalisation ou en institution, il est primordial de pouvoir la prévenir, la détecter et encore y remédier lorsqu’une personne âgée (seule ou en couple) vit à domicile.

LES SOLUTIONS ET SERVICES EXISTANTS

Améliorer l’alimentation des personnes âgées, c’est s’intéresser non seulement au contenu de l’assiette mais aussi à tout ce qui est autour du repas et qui en fait un moment agréable. La conservation d’un lien social et le plaisir de manger participent à la prévention de la dénutrition et par là-même limitent la perte d’autonomie des personnes âgées.

LE PORTAGE DES REPAS

Les Menus Services 

Les prestations de portage de repas à domicile sont un véritable service pour les personnes âgées qui souhaitent demeurer chez elles alors qu’elles ne sont plus capables de faire leurs courses ou de cuisiner.
Aurélia Ryckebusch de la société Les Menus Services rappelle les avantages du portage des repas à domicile :
Les repas servis dans le cadre du portage à domicile sont des repas complets et équilibrés, conçus avec le concours de diététiciens, qui permettent aux personnes âgées de recevoir tous les apports nutritionnels dont ils ont besoin, en quantité suffisante et à texture modifiée si nécessaire.

De plus, grâce au service de portage de repas, les personnes âgées reçoivent une visite régulière qui contribue à entretenir un lien social souvent distendu avec l’avancée en âge.

Comment sont définis les plats ?
Une liste de plats par jour et par semaine est définie par les diététiciennes de terrain à partir des informations fournies par le bénéficiaire, sa famille et dans l’idéal, le personnel de santé sur prescription médicale ou non.


En fonction de ses goûts et de ses envies, le bénéficiaire compose pour la semaine les menus qui lui donnent le plus envie de manger parmi une liste de plats suggérés.

Portage des repas et service d’aide à domicile :

Le service de portage des repas est complémentaire à celui de l’aide à domicile.
Cette complémentarité de prestations de service est envisagée lorsque l’aide à domicile n’intervient pas pendant les heures de repas pour quelques raisons que se soient.

Lorsque l’aide à domicile est planifiée pendant les heures de repas, le portage de quelques repas peut toutefois être envisagés. Ce service lui dégage du temps pour d’autres tâches (ou des soins) à effectuer.

Dans le cadre de la prévention de la dénutrition, Aurélia Ryckebush lance un appel aux directeurs d’agences à la personne pour envisager une étroite collaboration possible entre les deux services :

Aurélia Ryckebusch : « Malgré nos efforts de proximité, les familles ou le bénéficiaire ne pensent pas à nous informer des imprévus pouvant influer sur la composition des menus. Je fais référence à : L’apparition d’une nouvelle pathologie, une modification de la prescription médicamenteuse, ou encore de problèmes récents de déglutition etc.… ».

 

Ils n’y pensent pas car ils n’en connaissent pas les conséquences sur leur santé. Nous savons tous que le lien social qui se créé entre l’aide à domicile ou l’infirmier à domicile avec la personne âgée est irremplaçable. Puissions ensemble offrir une prestation de qualité optimale en envisageant un décloisonnement des services de différents prestataires au bénéfice de la santé de la personne âgée ?

Retour des SAAD (Service d’Aide à Domicile) présents :
D’une manière générale, tout le monde reconnaît le manque, voire l’absence totale de coordination entres les différents prestataires de soins ou de prestations de service.
La mise en place d’un cahier de liaison semble pertinente mais extrêmement limitée, voire inefficace.

Un carnet de liaison ne peut pas être librement consulté car les acteurs des soins sont tenus au secret professionnel.
Une piste d’amélioration possible est néanmoins abordée :
« Dans le cadre des prestations de service des SAAD, les chefs de secteurs peuvent si nécessaire se mettent en relation avec les sociétés de portage de repas. Cette organisation existe déjà avec certains acteurs. Alors pourquoi pas généraliser ces initiatives et progresser en ce sens. »


Une collaboration optimisée peut avoir un impact très important sur la préservation de la santé et l’autonomie des bénéficiaires.

FORMATION EN NUTRITION DES AIDES À DOMICILE

Société NUTRIMANIA

L’équipe Nutrimania est spécialisée dans le conseil et la formation en nutrition des professionnels. Cette société propose des formations très pratico-pratiques dédiées aux auxiliaires de vie et aidants familiaux.
• Savoir préparer un repas adapté aux besoins nutritionnels de la personne,
• lui donner ou lui re-donner l’envie et le plaisir de manger,
• pratiquer l’aide aux repas en tenant compte de la pathologie et des problèmes de déglutition.

L’intervention de l’aide à domicile dans la prise des repas est une vraie valeur ajoutée pour la personne âgée et dans la prévention de la dépendance. Manger ne se résume pas à se nourrir ! A l’occasion du Silver Apéro, Virginie Mallein et Caroline Campistron Garros rappellent l’importance du « plaisir de manger » ou de « se faire plaisir en mangeant ».

Ce plaisir est multifactoriel :
• présentation de la table (proposer à la personne âgée de sortir une nappe de son choix ainsi que son service de table)
• Présentation du repas dans un plat plutôt que dans une barquette.
• Prévoir et élaborer le menu avec elle en lui demandant ce dont elle a envie de manger.
• Préparer le repas avec la personne âgée et non, systématique à sa place.
• Cuisiner ses repas préférés

Savoir préparer des repas adaptés :

Le processus de vieillissement modifie les sens (perte du goût et de l’odorat)
Le vieillissement fait naître certaines pathologies et maladies chroniques (diabètes…)
Adapter la cuisson des aliments en fonction des capacités de mastication.
Prévoir des quantités adaptées pour éviter l’écoeurement visuel
Proposer le repas dans un climat convivial.

Professionnalisation des aides à domicile sur la nutrition :

Proposer une prestation d’aide aux repas dans le respect de l’équilibre alimentaire de la personne âgée est aujourd’hui essentiel.

Pour qu’elle soit menée à bien, ce service d’aide à la personne demande des compétences métiers.

Les clés pour un accompagnement professionnel au niveau alimentaire :

• Se former pour détecter et prendre conscience des enjeux des troubles alimentaires
• Se former pour mieux coopérer avec des services annexes
• Se former pour comprendre mieux et renforcer sa valeur travail
• Se former pour échanger et partager les expériences

Savoir donner le repas à une personne atteinte d’une pathologie évite certains risques, dont notamment celui de la fausse route.
Savoir préparer un repas adapté en s’appuyant sur les conseils avisés d’une diététicienne valorise le métier dans sa contribution au « bien vieillir ».

Dans le cadre ou non d’un portage des repas, une formation est recommandée donner à la personne âgée l’envie et le plaisir de manger. Savoir favoriser l’autonomie de la personne à se nourrir seule contribue à la lutte contre la dénutrition et la malnutrition.

Les diététiciennes de Nutrimania proposent également des outils de soutien à l’élaboration de menus (idées recettes, plan alimentaire, liste de courses correspondante).

LES PETITES AIDES TECHNIQUES

Objectif confort

Sébastien Marty a présenté quelques outils d’aides à la préparation des repas adaptées à certaines pathologies dues au vieillissement.
Favoriser le plaisir de manger passe par l’élaboration des repas avec la personne âgée. La mandoline électrique, l’essoreuse électrique, l’économe électrique, l’ouvre bocaux électrique sont des ustensiles adaptés permettant à la personne âgée de redécouvrir le plaisir de cuisiner et de manger.


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Un grand merci aux intervenants et aux participants

Rédaction de cet article : Sophie Houillon Vitae Concept

Etudes sur le comportement alimentaire des séniors – Gérontopôle de Toulouse

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